5 novembre 2010
Anne Perrier : ce jour d'avril
Ce jour d’avril
Parce que ma force s’est perdue
Et que mes pas s’embourbent
Je salue chaque brin d’herbe
D’un regard qui tremble
Ce là-bas
Ce chant cette aube
Cet envol de ramiers
Cet horizon comme un jardin
Qui repose dans la lumière
Et les aromates
J’ai retrouvé par hasard
Sous les feuilles ma petite flûte d’enfant
Et je sais que tout près d’ici
Je vais revoir la place d’herbe humide
D’où s’envolait sans fin
Le héron cendré
Toi
O si peu de bois tendre
Qu’un souffle trop ardent
Te briserait
Entre mes doigts
J’essaie encore
De ma bouche engourdie
Ce mince chant où venaient se poser
Jadis les paons de jour
Si nous devons tomber
Que ce soit d’une même chute
Étincelants
Et brefs comme l’oiseau
L’arbre
La foudre
Anne Perrier
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