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Echappées.belles
18 novembre 2010

clandestins

 

Clandestin : qui vit en marge des lois par nécessité

Nécessité : besoin impérieux, impératif

Alors la guerre, la torture, l’extrême pauvreté, la dictature, l’intolérance religieuse n’entreraient pas dans ce cadre-là ?

 

Quand j’entends Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture, déclarer qu’il est temps de faire une pause en matière de règles environnementales, je me gausse, je ris plutôt jaune. Bel écho à l’autre qui affirmait que « l’écologie, maintenant ça suffit ! » Les assertions de Monsieur Allègre, pourfendeur de mammouths, ont porté leurs fruits amers et bientôt transgéniques…

Mais quand j’entends ce même membre du gouvernement dire qu’ « il faut continuer de traiter l’immigration clandestine de façon sereine » (oh langue de bois ! Oh mauvaises langues !) Et quand je vois ces femmes, ces enfants, ces hommes

Soudanais

Éthiopiens

Erythréens

Palestiniens

Irakiens

Iraniens

Kurdes

Afghans

Pakistanais

Egyptiens

                      Vietnamiens

Réduits à l’état de bêtes errantes dans une « jungle » sans cesse rasée, ruinée par les forces de l’ordre inique

Contraints de se battre pour une poignée de riz, un morceau de pain, une couverture

Forcés à s’agglutiner dans des campements de fortune, des tentes, des abris de palettes et de plastique, lacérés, éventrés par la police

Violentés, chassés, expulsés, raflés… Oh le mot choque !

Vous avez dit gardiens de la paix, défenseurs des valeurs républicaines et des droits de l’homme ?  Dites-moi quelles sont les « valeurs actuelles » de notre prétendue terre d’accueil ?

 

Mais qui sont leurs chefs, leurs dirigeants, leurs meneurs ? De quelle étoffe sont-ils faits, de quelle espèce s’agit-il ? Sont-ils indifférents, insensibles, « étrangers » à la souffrance, à la misère ?

Cette prétendue terre d’accueil le reste pour le bon grain, les marchandises, les devises, elle est terre d’errance pour l’ivraie, les êtres opprimés, les sans grades, les pauvres types. Dehors les Roms, dehors hors-la-loi, vils clandestins. Que la misère reste au-delà de notre belle Europe, nous ne voulons rien savoir, nous n’y sommes pour rien !!!

Le bon grain s’appelle Sarkozy, Devedjian, et autre Balkany. L’immigration choisie, élue, propre sur elle, avec de vraies valeurs.

 

Alors je ne ris plus, même jaune, je gronde, je pleure et je gronde.

 

Gens de peu de mémoire, avons-nous oublié les milliers de réfugiés sur les routes du Nord en 1940 ?

Ils étaient catholiques, ils étaient blancs de peau. Ils sont noirs, bis, déguenillés. Ils sont musulmans. Ils viennent d’Afrique ou d’Asie, fuyant la guerre, les dictatures, l’extrémisme, la misère. Alors pas de commisération, pas d’empathie ?

 

Empruntez l’autoroute de Dunkerque à Ostende. En passant par Téteghem, vous verrez sur votre droite une belle zone boisée et un joli lac pour la chasse aux canards, et peut-être des cabanes de bric et de broc, et puis des ombres, plus d’une centaine, qui se terrent dans la boue, attendant une hypothétique et hasardeuse échappée « belle », à bord d’un camion, vers l’Angleterre, terre promise qui n’en veut pas non plus… attendant aussi d’être délogés de leur abri précaire car monsieur le sous-préfet et monsieur le président de la communauté urbaine ne connaissent pas la trêve… des expulsions.

 

Devant tous ces « Ulysse from Bagdad », en passant par la Turquie, la Grèce, l’Italie et notre douce France, j’ai honte d’être français.

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