5 janvier 2011
Sur le seuil : Colette Nys-Mazure
L’enfant se tient debout sur le bord du jardin, dans le silence végétal de l’aube, et ses pieds se crispent au froid de la pierre bleue.
Le vêtement frémit autour de son corps étroit. Si le vent s’y prenait, l’enfant s’élèverait dans les airs.
Il est piégé aux mille rets de ses sens : c’est un parfum assoupi de framboise trop mûre, un cri planté au nid du feuillage, un mouvement de fourmi sous l’herbe. C’est une envie, lait de sureau entre langue et dents.
Il va toucher la peau impatiente du jour et faire alliance avec la terre d’ici.
Colette Nys-Mazure
Haute enfance
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