Quarante ans
à A.
Quarante ans, l’âge mûr ?
Suis-je mue à ce jour
Par davantage de certitudes ?
Les rides fines cicatrices de peines endormies
Dessinent-elles des chemins lignes d’eaux fortes
Qui mènent aux berges aires de sagesse ?
J’aimerais tant y croire quand le doute m’inonde
De ses remous troubles
Et m’humanise.
Quarante ans d’expériences belles ou cruelles
La vie est un jardin d’ombres de délices et d’enfants
Où les rires et les cris s’époumonent s’essoufflent
S’épousent en bouquets d’étincelles
La foudre est passée par là
Dans ma maison de cristal et d’argent
L’amour est conforté édulcoré
Mes transports sont plus tendres et plus sages
La fougue d’antan et ses oiseaux fous
A la volière du quotidien s’est alanguie
Douce amère est la chaleur du foyer
Les fugues petites musiques de nuit
Se goûtent en mi-toufflées
Quarante ans de cheminements
Et d’errances
Ma barque fière suit son cours apaisé
Le miroir tremblant reflète un corps épanoui
Sculpture de soi contre appétits tempérés
L’esprit a de grands yeux gourmands
Goûtons ses fruits la vie est belle à croquer
Au bout du sentier d’églantines et d’épines
Demain sous les cieux rougeoyants
Dans un soupir ultime
Il sera toujours temps de me poser.