Haïku et courroux
Partout des meurtres –
Et pourtant l’eau
Coule dans la nuit
Ozaki Hôsai
Voilà
Le monde reste beau
Impunément
Il n’a pas peur du noir
Il coule de source
Toujours
Sous le goudron des atrocités
Zéno Bianu
Je vois
Par delà les costumes
Les apparences
Les différences
Partout les mêmes espoirs
La même soif de liberté
De justice de fraternité
Des femmes belles
Des hommes dignes
Jeunes pour la plupart
Bravant l’ordre inique
La corruption
L’abus de pouvoir
« Dégage, lit-on,
Sur des écriteaux
Enluminés d’arabesques
Pour que notre ciel
Enfin se dégage. »
Là à la boutonnière
Ils arborent le jasmin
Dans l’œil menaçant du canon
Ils plantent l’œillet
Ou la fleur d’oranger
Ici au printemps
De la démocratie
Ce sera celle du cerisier.
Des torrents de rires
Et de larmes convergeant
En une mer féconde.