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Echappées.belles
3 décembre 2010

gîte et couvert

  

 

 

J’ai préparé il y a quelques jours ma recette maison pour aider les oiseaux qui me fréquentent à passer l’hiver : graines et miettes de pain noyées puis figées dans la végétaline. Simplissime et repas équilibré. Peut-être est-ce enfantillage d’éprouver une joie pure et profonde à contempler mésanges et rouges-gorges picorer fébrilement le mélange au balcon d’une maison de bois miniature ? Mes anges ? J’endosse allègrement l’enfantine attitude…

 

Hier, non content de manger son plat du jour, un oiseau frigorifié, cherche à s’introduire dans mon garage et, par un trou de souris, il y est parvenu. D’abord en proie à la panique, à me voir, grand échalas, il tournoie et s’ébat en tous sens. J’ouvre grande la porte pour lui permettre une issue favorable. On n’enferme pas la bête sauvage, qu’elle soit loup ou volatile contre son gré. Mais, épuisé sans doute par ses battements d’ailes insensés, il se niche sur mon grenier et se fait oublier. Je referme la porte. Ma chaudière à bois tourne à plein régime, il règne dans les combles une douce chaleur. L’oiseau se refait une santé.

 

Ma minuscule boule de plumes s’est endormie, d’un œil il est vrai, et au fond de mon grenier, je l’oublie. Les chattes, le soir, après leur émission préférée, « envoyé spécial » qui traite de la crise de l’immobilier, la rejoignent l’une sur une étagère sous les bocaux de confiture, l’autre dans son panier d’osier au pied du foyer. Repues, elles ne flairent pas le volatile La vie de chat c’est presque la vie de château. Le noir s’installe, la chaudière ronronne, les félins se prennent à rêver… De repas facile ? Je ne le saurai jamais. Dehors, le thermomètre se met à dégringoler.

 

Le lendemain à sept heures, les chattes, l’une fauve, l’autre noire panthère, engloutissent leur pâtée, font leur toilette puis se mettent à ronronner. Pour le frêle oiseau, grand échalas écervelé, j’ai  bêtement oublié. A huit heures, je retourne à ma chaudière, la goulue a tout avalé. Et que vois-je, sorti de sa cachette, l’oiseau, le rouge-gorge qui volette, mais sans fébrilité. J’ouvre grande la porte, côté jardin. Le soleil rond et goguenard nous accueille, il caresse et chatouille doucement les arbres gelés et blanchis. La terre et les toits ont revêtu leur lourd pardessus blanc. L’oiseau, dans un prompt élan s’engouffre dans l’infini refuge de lumière qui s’offre à lui.

 

On aurait pu craindre que les chats – gorge rouge- n’en fassent qu’une bouchée. Peut-être, qu’alanguis tout le jour sur le radiateur, abandonnent-ils la nuit –un peu- de leur instinct carnassier ?

 

 

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